ASSURER LA COLLECTE DES DECHETS EN TOUTE SECURITE A L'ERE DU COVID-19
À travers toute l’Europe aujourd’hui les collectivités
territoriales doivent assurer la collecte des déchets ménagers tout en
limitant les risques d’infection par le COVID-19. Les collectivités
locales sont très désireuses d'échanger des expériences et sur les
mesures prises pour assurer la continuité du service et la sécurité du
personnel chargé des déchets.
Bien que la situation varie d'un pays à l'autre selon les
conditions locales et la règlementation en vigueur, plusieurs
tendances et enseignements communs peuvent être observés.
NALAS, le réseau des autorités locales en Europe du Sud-Est, organisera une série de trois tables rondes en ligne sur des sujets allant du maintien des activités des entreprises de gestion des déchets à la santé et à la sécurité publiques des participants à la chaîne de gestion des déchets, en passant par la question de la résilience du service pendant et après les crises. La série de tables rondes réunira des praticiens sur le terrain, des décideurs locaux, des experts, des directeurs généraux des PUC de gestion des déchets, des autorités locales et du personnel des PUC, des représentants des associations de gouvernements locaux et des membres de la Task Force NALAS pour échanger des expériences sur la fourniture de services de gestion des déchets solides en temps de crise COVID-19.
Pour vous inscrire à la première table ronde (20 mai 2020, 14:00, plateforme Zoom), veuillez cliquer ICI. Le formulaire d'inscription vous permet également de poser des questions avant l'événement et nous vous invitons à profiter de cette opportunité.
Une demande en hausse et une diminution du personnel
D’une part, il y a une pénurie du personnel dans plusieurs pays
due à la maladie ou à la mise en quarantaine des éboueurs. D’autre
part, on constate une hausse de la demande car le confinement provoque
une augmentation importante des déchets ménagers, notamment
alimentaires et organiques.
On observe également une forte augmentation de déchets
encombrants car beaucoup de riverains profitent du confinement pour
vider leurs maisons. Ceci, avec la fermeture de centres de recyclage
pour assurer la distanciation sociale, entraîne une hausse des dépôts sauvages.
Dans certains pays, telles que l’Autriche et l’Estonie, des
entreprises privées de gestion des déchets ont brutalement cessé leurs
activités à cause du coronavirus et les collectivités ont dû
rapidement trouver des solutions pour assurer la continuité du service.
La chaîne du recyclage se trouve confrontée à des problèmes
concernant certains types de déchets. Pour les textiles et les métaux,
la collecte fonctionne comme d’habitude mais les magasins et les
usines qui achètent ces matériaux sont actuellement fermés. Les
fabricants de papier toilette et de mouchoirs craignent une pénurie de papier.
Les contre-mesures
Dans la plupart des pays, des des groupes d’action spécifiques
ont été établis afin de suivre la situation en temps réel et préparer
des plans de circonstance. Les gouvernements nationaux donnent
également des lignes directrices et des recommandations aux
collectivités. Les services de propreté sont partout considérés comme
une priorité pour la santé des citoyens.
Plusieurs mesures ont été prises pour réagir à l’augmentation des
déchets et la réduction du personnel. Les collectivités collaborent
parfois avec d’autres organismes publics ou des entreprises privées
afin de maintenir la collecte. En Espagne par exemple, des unités de
la protection civile et mêmes des unités militaires d’urgence ont été
mobilisées. En Allemagne, les gestionnaires de déchets commerciaux,
qui n’ont plus de clients étant donné la fermeture des magasins et des
restaurants, viennent prêter main forte autorités locales.
De nombreuses villes priorisent certaines filières de déchets.
Les déchets alimentaires, organiques, résiduels et médicaux sont en
général considérés comme prioritaires. La collecte d’autres filières,
tels que les emballages ou le papier, peut être réduites si nécessaire.
En Espagne, en Italie et en Allemagne, de nouvelles consignes ont
été établies pour gérer les déchets provenant de personnes mises en
quarantaine. Ces personnes ne doivent plus trier leurs déchets mais
simplement tout mettre dans un seul sac. Le personnel collectant les
déchets doit porter des masques et d’autres équipements de protection,
bien qu’il soit souvent difficile de les leur fournir étant donné les
pénuries actuelles. En Allemagne, le personnel sera bientôt testé pour
prévenir la propagation du virus.
La gestion des déchets pose de nombreux problèmes en temps de
pandémie. Les communes doivent faire face à une demande souvent accrue
tout en protégeant le personnel et les usagers du risque d’infection.
Enquête CCRE sur les centres de recyclage à l'ère du COVID-19
Étant donné que plusieurs pays commencent à assouplir les règles
de confinement, le CCRE a réalisé un sondage auprès de ses membres,
afin de déterminer l’état des lieux et partager des bonnes pratiques.
Quinze associations de collectivités territoriales provenant de 12
pays* ont répondu à ce sondage, daté du 21 avril.
Ce que révèle l’enquête CCR...
Dans presque tous les pays couverts, les centres de recyclage
sont ouverts, en général avec des restrictions. Dans presque la moitié
des pays, les centres ont été temporairement fermés, alors que leur
activité a été maintenue depuis le début de la crise dans les autres.
Il n’y a qu’un pays (le Royaume-Uni) où la grande majorité des centres
étaient toujours fermés au moment du sondage.
Partout en Europe, diverses procédures et restrictions ont été
mises en place dans les différents centres de recyclage afin de
réduire au plus le risque d’infection. On constate souvent un accès
réduit, par exemple en diminuant le nombre de visiteurs autorisés à un
moment donné ou encore en limitant les heures d’ouverture.
Dans certains centres, les usagers doivent rester dans leur
voiture dans la file d’attente, sans pouvoir pénétrer personnellement
dans les bureaux. Les personnes vulnérables, malades ou mises en
quarantaine peuvent, en outre, être interdites d’entrée.
Plusieurs règles assurant la distanciation sociale sont souvent
en place. Parmi elles, l’usage obligatoire de masques et de gants
protecteurs, le paiement électronique obligatoire et la suspension de
l’aide du personnel pour décharger les déchets.
Enfin, les centres de recyclage ne peuvent être utilisés
uniquement pour les dépôts urgents et il y a parfois des limitations
concernant la quantité de déchets que l’on peut décharger.
Pourquoi réouvrir les centres de recyclage ?
De nombreux centres de recyclage ont été contraints de fermer
leurs portes au début du confinement. Plusieurs centres étaient
incapables d’assurer la distanciation sociale et de nombreuses
communes s’attendaient à une pénurie de personnel à cause des infections.
Les gestionnaires de déchets ont commencé à prioriser leurs
services, se focalisant par exemple sur la collecte de déchets
ménagers résiduels.
Cependant, de nombreux habitants ont profité du déconfinement
pour désencombrer leur domicile et se mettre au jardinage, sans pour
autant pouvoir se débarrasser des déchets en résultant. Ceci a
provoqué une hausse fulgurante des dépôts sauvages des déchets et une
pression citoyenne et politique accrue en faveur de la réouverture des
centres de recyclage.
Pour presque la moitié des participants au sondage, la
réouverture des centres est le résultat de l’assouplissement du
confinement, alors que pour une courte majorité celle-ci est due à
cette pression accrue.
De manière générale, ce sont quelque 250
millions de tonnes de déchets municipaux qui sont générés et
traités chaque année en Europe, soit 482 kg par habitant. On constate
déjà une hausse importante de ces chiffres depuis le début du confinement.